Les clubs français éliminés en quarts de finale de la Ligue des champions féminine

Pour la première fois depuis la saison 2013-2014, aucun club français ne sera présent en demi-finales de la Ligue des champions féminine. Alors que l’Olympique Lyonnais a dominé presque sans partage le football féminin européen, avec huit titres en onze ans, le club rhodanien a été éliminé en quarts de finale de la Ligue des champions, jeudi 30 mars, contre Chelsea, tout comme le Paris Saint-Germain, quelques heures plus tôt, face à Wolfsburg.

Ces éliminations symbolisent la perte de puissance du football français sur la scène européenne, à l’heure de l’émergence de clubs anglais et espagnols. Sous l’impulsion de l’Olympique Lyonnais et du Paris Saint-Germain, le football féminin français avait pourtant pris de l’avance sur ses concurrents, avec comme apogée la finale franco-française entre les deux clubs en 2017. Mieux encore, sur les treize finales de la Ligue des champions dans sa forme actuelle, depuis 2010, seulement deux affiches ne comptaient pas au moins un club français.

Les clubs français désormais dépassés sur la scène européenne

Mais entre-temps, la première division anglaise s’est professionnalisée, en 2018, suivie ensuite par l’Italie puis l’Espagne. Le FC Barcelone s’est ainsi imposé parmi les grands d’Europe, avec trois finales disputées sur les quatre dernières éditions de la Ligue des champions, et une nouvelle demi-finale cette année, tout comme Chelsea, de plus en plus régulièrement présent dans le dernier carré.

Cette professionnalisation s’est accompagnée d’un accroissement des droits TV. La Women’s Super League anglaise perçoit quelque neuf millions d’euros par an, contre 7 millions d’euros pour la Liga espagnole… et 1,2 million d’euros pour la D1 française. Et l’affluence connaît les mêmes différences, avec près de 7000 spectateurs en moyenne par match dans les stades anglais, contre 841 en France, selon une étude de Two Circles, agence de marketing sportif spécialisée dans les datas.

Le cercle vertueux de la professionnalisation

Lorsque les instances du football espagnol ont décidé de créer une ligue, elles y ont mis les moyens financiers. Barcelone et Chelsea, par exemple, se sont donné les moyens d’avoir des personnes efficaces à des postes clés. Depuis, ces conditions préférentielles dans les clubs anglais notamment, ont poussé des internationales françaises à quitter le championnat national, à l’image d’Eve Perisset, désormais joueuse de Chelsea, ou Estelle Cascarino, partie à Manchester United.

Il est nécessaire d’améliorer les infrastructures, les stades, les conditions de retransmission à la TV. La Fédération Française de Football doit avancer sur beaucoup de sujets : la formation dans les clubs, les championnats de jeunes pour qu’elles puissent jouer dans des championnats qui leur permettent de s’aguerrir au haut niveau. Car sinon, le football féminin français risque d’être vite dépassé et ce serait dommage pour ce sport qui avait pris tant d’avance sur ses concurrents il y a encore quelques années.

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